jeudi 25 novembre 2010

Autour des violences conjugales: la prise en charge des auteurs de violences

Le colloque organisé par l'association Filactions et accueilli ce 25 novembre 2011 à l'IUFM par la mission pour l'égalité entre les femmes et les hommes de l'Université Lyon1 était consacré à la prise en charge des auteurs de violences conjugales.
Près de 30 ans après le Québec, la France se saisit de la question.

Les intervenants ont rendu compte de leur expérience de suivi d'auteurs de violences, que cela soit en milieu hospitalier (Jacques Laporte), en milieu pénitentiaire ou en milieu ouvert (Nathalie Munch et Stéphanie Cava du Service Pénitentiaire d'Insertion et de Probation - SPIP -  de Lyon), ou encore dans le cadre d'une association de prise en charge de conjoints violents (Odile Nesta-Enzinger, association Passible, Grenoble)
Les comptes rendus attestent de l'intérêt d'une prise en charge des auteurs de violences dans le cadre de programmes de prévention de la récidive. Le public dont il était question était essentiellement un public relevant de l'injonction judiciaire, même si l'association Passible de Grenoble a rapporté quelques volontaires consultant librement.
La prise en charge d'auteurs de violences condamnés pour leurs actes paraît donc nécessaire.Cependant, la notion d'injonction de soins dont s'accompagnent certaines condamnations implique une perception des auteurs de violences comme des malades qu'il s'agirait de soigner. Or, selon Odile Nesta-Enzinger, les personnes souffrant de troubles psychopathologiques ou les personnes perverses ne constituent qu'une part infime des auteurs de violence. La majorité des auteurs de violences sont au contraire des personnes normales au plan psychologique. En revanche, selon la gravité des actes qu'elles ont commis, elles entrent dans les catégories pénales de délinquants ou de criminels, pour la seule raison qu'ils ont commis ces actes, et quelles qu'en soient les raisons.
La difficulté consiste précisément à tenir compte de la normalité des individus qui commettent des actes condamnables, à ne pas en faire des monstres, pour mieux saisir les mécanismes qui les poussent à agir ainsi. Une autre difficulté réside dans la nécessité de distinguer les différents types de violences et la pluralité des logiques qui les génèrent. C'est pour cela que le travail engagé par Stéphanie Cava et Nathalie Munch dans le SPIP de Lyon semble pertinent. En s'appuyant sur des groupes de parole organisés avec des personnes condamnés pour des violences, elles font émerger non seulement ce qui pousse à agir, ce qui déclenche la violence, mais permettent également, pour les hommes violents, de prendre en compte la victime de leur violence, et à la considérer à nouveau comme un sujet.

La question de la relation a paru en effet se situer dans l'arrière-plan des discussions. Or, la violence résulte d'une relation. L'enjeu scientifique réside dans la compréhension des mécanismes d'interaction qui conduisent à des réponses violentes. L'enjeu éducatif se situe au plan de l'éducation au respect d'autrui afin de rendre acceptable le conflit et possible la négociation. Car une chose est ressortie de toutes les interventions, c'est qu'il y a violence là où une parole respectueuse est impossible.

1 commentaire:

  1. D’autres lieux de combat contre les violences conjugales ...
    « Chaque année à la Réunion, 10 000 femmes seraient en grave ou extrêmement grave danger. »
    Plus qu’en métropole elles sont victimes de l’alcoolisation des hommes. L’alcool exacerbe les formes de violences au sein des structures familiales. Epoux, ex- époux, père ont beaucoup plus impliqués dans les actes violents qu’ailleurs (Etude INED réalisées en 200 3). La publication du conte Pédagogique « In mové Rév » en Novembre 2010 par l’IREP pour les enfants âgés de 6 ans à 12 ans nous signale une volonté affichée d’agir tôt. Ce sont les élèves de 5e et de 6e de Plateau Goyaves de Saint-Louis qui ont illustré le conte.
    Voir sur le site http://www.egalite-infos.fr/category/dossier/publications-jeunesse/

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