jeudi 28 mai 2015

François Bon: Un corps qui lit. Autour d'une lecture performance de Fictions du corps

Le texte est sorti une nouvelle fois de lui.

François Bon, aux Subsistances, pour les 9è Assises Internationales du Roman organisées par la Villa Gillet, a craché ses fictions du corps lues avec ses tripes.

Le texte était sorti une première fois de lui entre 2012 et 2014 pour donner 48 fictions du corps, autant de notes sur les hommes inutiles, les hommes fragmentés, les hommes qui voient la nuit, les hommes jetables ou encore sur l'homme rien, l'homme transparent ou l'homme qui se tait...

Et puis le 27 mai, le texte est sorti de lui une nouvelle fois.
François Bon n'a pas lu Michaux, accompagné de Dominique Pifarély au violon et au moulinage numérique sonore, il a lu François Bon.
Et ça donne tout autre chose qu'une lecture solitaire des Fictions du corps.
Car François Bon est un corps qui lit.
Un corps qui s'engage dans chaque mot, un corps qui donne au texte une force nouvelle.
Le corps de François Bon qui se lit gonfle les mots de chair, de souffle.

Devant son micro Sennheiser MD-441, le même que celui de Dylan ou de Zappa, Bon exhibe son corps du rock, gueule son texte comme Keith Richards claque ses riffs, le scande comme John Bonham frappe ses futs... tout en force, tout en finesse, tout en rythmique. Tout en poésie aussi.

Le texte modulé, amplifié, trituré, frappe le public alors que Bon claque des doigts, tape du pied et le déclame comme on chante le blues.

Dominique Pifarély
Quand c'est fini, que la lumière se fait, le public est surpris de l'arrêt de ce corps qui lit, qui redevient corps humain, social, privé de l'énergie électrisante du rock et se met à sourire, remercier le public, les techniciens.
Quand François Bon lit les Fictions du corps, il lit comme chantent Robert Plant ou Iggy Pop, charnellement. Et c'est bon.

le micro Sennheiser MD-441 attend son maître...

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